Ce spectacle initialement programmé le 20 est reporté au 27 juin 2015.

Installation / performance poétique présentée à l’issue de la résidence au théâtre.

Avec Marie Lopés et Raúl Cortes Castañeda

Trop simple, associée au banal, au vulgaire, au pauvre, la pomme de terre confine ordinairement au ridicule ou au mépris.
L’oeil de l’artiste y voit cependant une richesse infinie de formes.
Absurde, biscornue, mais prodigieusement  sensuelle, généreuse, maternelle, en même temps qu’abstraite ou rêveuse. Ses corps multiples invitent au sublime et au monstrueux; elle est une porte vers notre inconscient, vers l’imaginaire.
Où la patate, dépourvue d’angles, aux rondeurs indéterminées, invite au mystère, à la métaphysique et à l’Amour…

Raúl Cortes Castañeda, plasticien, expérimente sans cesse de nouvelles créations à partir de matériaux naturels, végétaux ou minéraux. En s’intéressant à la pomme de terre, il joue sur ses différentes couleurs, formes, dimensions. Il choisit ses spécimens, garde leur forme d’origine, ou les modèle, les sculpte, les assemble. Avec le temps certaines de ces bizarreries de la nature se transforment, se dotent de nouveaux “yeux”, se flétrissent, changent de robe. A la rencontre d’un nouvel espace, l’artiste les suspend à des fils de nylon, joue sur les vides et les hauteurs, et les dispose de manière à former comme une constellation, comme autant de planètes à la fois semblables et différenciées.

Les richesses de la patate n’ont pas échappés aux poètes : Marie Lopes s’en fait l’écho dans un choix de textes drôles, sensuels, ou politiques . Elle écoute, observe, fait rebondir les sons, dialoguer les objets avec l’espace.
Sous nos yeux, elle insufle aux tubercules l’âme en même temps que les mots.
Jouée et jouant avec les mondes mobiles de Castañeda, la comédienne embrasse toutes leurs métamorphoses. Au centre de cet univers, c’est elle la force de gravitation qui le met en mouvement, le bouscule, l’agite, le fait danser.
D’un souffle, d’un frôlement, d’un mot…

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