Vladimir et Estragon attendent Godot. Pozzo et Lucky passeront.

« Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s’il existe. Et je ne sais pas s’ils y croient ou non, les deux qui l’attendent. Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie »
(extrait d’une lettre de Samuel Beckett)

« Cette pièce ne parle de rien, de ce que l’on ne fait pas, par ce qu’on fait en général pour bien masquer le rien, mais l’on ne fait jamais à partir de ce rien. Et la pièce le fait, elle parle du rien et à partir du rien laisse venir ce que l’on ne fait jamais, partir de rien c’est ce qu’il reste à faire quand il n’y a plus rien à faire. Cette pièce nous parle du rien et part de rien et à travers ce rien nous parle de tout, du rien du tout, sans s’accrocher à quoi que ce soit. Elle parle de rien sans chercher à nous parler de quelque chose, mais pourtant elle nous dit tout ce que l’on ne dit jamais en traversant le rien, nous ne savons pas ce qu’elle nous dit, mais nous n’en doutons pas. Et ce qu’elle dit, ça va sans dire, elle nous le dit sans faire semblant de nous le dire, et nous ne faisons pas semblant de la comprendre, ce qu’elle nous dit nous l’entendons mais sans chercher à l’expliquer, à l’éclairer, à lui donner des significations, à l’arrêter, à l’immobiliser, nous ne cherchons qu’à bien sentir toute sa musique et son mouvement, tout ce qu’elle dit sans fioriture. Cette pièce nous dit ce qu’elle nous dit et nous ne voulons pas dire autre chose que ce qu’elle dit. En la montant, la traversant, la travaillant, nous ne voulons pas dire autre chose que ce qu’elle dit, et ce qu’elle dit nous cherchons à le rejoindre sans chercher à lui faire dire autre chose que ce qu’elle dit. Elle ne dit rien et c’est bien justement ce rien qu’il est nécessaire de faire entendre, ni plus, ni moins que ce rien qui lui donne une portée qui reste hors de portée de toute forme d’interprétation, excepté pour le public qui lui peut y mettre tout ce qu’il veut. »

Distribution
Vladimir: Can FrédéricÖzden
Estragon: Facundo Falabella
Pozzo: Diego Stirman
Lucky: Bruno Jouhet
Le garçon : Noé Jouhet-Duval

Mise en scène
Cécile Duval

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